HISTOIRE DE L’ÉLEVAGE AMATEUR
L’homme de tous temps s’est attaché la compagnie des animaux par nécessité alimentaire
puis pour son agrément.
Universellement l’oiseau fait partie de son environnement humain. Hier comme aujourd’hui
on trouve trace de sa présence chez les peuples les plus primitifs comme au sein des
civilisations les plus évoluées.
De la colombe de Noé aux totems indiens jusqu’à l’aigle américain, son utilisation emblématique a suivi le cours de
l’histoire, Les écrits anciens et les grandes civilisations antiques sont riches d’anecdotes à son sujet : la perruche
Grand Alexandre ne doit-elle pas son nom au conquérant macédonien qui la rapporta, dit-on, de l’inde ! Quant aux
aztèques, ils avaient déifié, au travers le Quetzalcoati, le serpent à plumes, vert doré comme le plumage du quetzal,
symbole vivant du soleil
Le canari élevé depuis le XV ème siècle.
Connu depuis le XIV ème siècle, le serin vert des Îles Canaries est élevé couramment cent ans plus tard. Sa prolificité fera du canari l’ancêtre le plus populaire des oiseaux de
compagnie. Très tôt, on cherche à codifier les règles d’élevage. on trouve trace des premiers traites en la matière au XVI ème siècle. Peu a peu, des espèces exotiques arrivent
de pays lointains. Beaucoup s‘adaptent rapidement à la domestication. De nouvel-es formes d’élevage voient le jour. Les méthodes s'affinent, les résultats se multiplient
Une tradition populaire
Des pratiques ancestrales sont nées des activités traditionnelles qui se sont perpétuées par delà des siècles. Des le XII ème siècle, les oyseliers avaient pignon sur rue. Philippe
Auguste leur avait accordé le privilège de vendre leurs oiseaux. Place de la Cité, le Marché aux oiseaux de Paris en est la survivance.
Certaines marques de savoir-faire deviennent des apanages corporatifs, géographiques ou symbole de niveau social : canaris de forme et de posture chez les drapiers flamands
et anglais, canaris de chant chez les mineurs saxons qui devint vite la spécialité des plus modestes corons, chasse au vol chez les aristocrates,
Des le Haut Moyen Âge, les confréries de pinsonniers prospèrent dans les provinces wallonnes, flamandes et rhénanes et les coulonneux font voler leurs pigeons dans toute
l'Europe.
Lien relationnel au sein de toutes les couches sociales, ces traditions se transmettent au fil des générations, leurs dépositaires s’appliquant à les préserver tout en
perfectionnant l’exercice. Certaines ont disparu, ou se sont banalisées dans la pratique courante. D'autres sont restées vivantes : concours de chant, fauconnerie et colombophilie
sont autant de témoignages que les amoureux de la coutume s’attachent à commuer en passion,
Les motivations des amateurs d'oiseaux évoluent. L‘esprit des collectionneurs a fait place à celui des naisseurs avec pour vocation l’élaboration de souches reproductrices d’un
maximum d’espèces. ils se spécialisent, s'organisent en associations, élaborent des normes, participent à des programmes d’élevage.
De nos jours, une pratique réglementée.
Vers 1975 des mesures de protection sont mises en place, afin de préserver des espèces menacées tant par la destruction de leurs milieux due par une pression de chasse
abusive. La détention et l’élevage des espèces protégées sont soumis à autorisation selon des conditions réglementaires précises. Aujourd’hui l’élevage d'oiseaux représente
en France quelque 50 000 adeptes recensés, groupés dans les 500 clubs ou associations existantes. Ils maitrisent la reproduction de plus de 600 espèces dont certaines sont
en situation critique à l‘état sauvage. Grâce à l’élevage, elles peuvent être préservées, voire faire l'objet de programmes de réintroduction dans leur milieu naturel.
Chaque année, naissent plus de deux millions de spécimens dont la durée de vie varie de 10 à 50 ans.
Devenir éleveur : Naissance d’une passion
Le premier oiseau que l’on acquiert provient parfois d'un cadeau mais plus souvent de l’occasion, du coup de coeur fortuit quand il ne s‘agit pas tout bonnement de perpétuer
une tradition familiale. Mais cette activité n'est pas aussi simple qu'il y parait et demande réflexion et engagement.
Choisir son élevage, S’occuper de ses oiseaux, Élever des petits
Le choix de l’élevage dépend de trois critères : les goùts personnels, l‘espace disponible et les moyens financiers dont on dispose. Il est indispensable de bien savoir ce que
l‘on veut élever et de mesurer ses limites. C'est la base du succès.
Les oiseaux exigent des soins quotidiens et une grande disponibilité, notamment durant les périodes de reproduction. Cela nécessite beaucoup de temps, comme il faut aussi
prendre celui de s'informer, d’échanger, de consulter, de rechercher la bonne technique, celle qui réussit, et de comparer ses résultats.
L‘intérèt d'un élevage est d'abord de voir naître des oisillons. Pour ce faire, on doit réunir les conditions matérielles et maÎtriser quelques connaissances propices à la réussite,
notamment le choix des reproducteurs. Si tout va bien, arrive la ponte, puis les poussins. Peu après leur naissance, ils sont bagués à la patte. La bague, un anneau millésimé,
porte le code de l’éleveur et le numéro de l’oiseaux.
A ce stade il est indispensable de s’intégrer à un club afin d'avoir la possibilité de comparer ses résultats, d'évaluer ses oiseaux et de perfectionner sa méthode et ses
connaissances.
On mesurera alors le chemin parcouru et ce qui reste à accomplir pour entrer dans le cercle restreint des éleveurs avertis.
Rejoindre la confrérie des juges
C’est, pour les plus motivés, une sorte de consécration. Après quelques années d‘expérience et aussi un palmarès reconnu en concours dans la discipline qu’ils pratiquent, ils
pourront briguer la fonction de juge, d'abord à l'échelon national puis, s’ils le souhaitent au niveau international. Pour cela il leur faudra suivre, à chaque niveau, plusieurs
années de formation sanctionnées par des examens. Peut-être alors seront-ils un jour retenus pour arbitrer une compétition telle que le Mondial de TOURS.
Bien qu’il ne clame pas sa motivation à tous les échos, l'éleveur est presque toujours un protecteur averti de l'oiseau de la nature. Il n'a rien à voir avec le méchant que l'on se
plait à décrire, prenant un plaisir pervers à voir des volatiles affolés se débattre derrière des barreaux !
Le contact permanent qu'il entretient avec ses oiseaux fait qu'il connait aussi les besoins de ceux qui peuplent son environnement. Selon la saison, il sait prendre à bon escient
les mesures nécessaires pour leur venir en aide. Il peut apporter son expérience en participant à des opérations de sensibilisation à la protection ou lors d'interventions en mi-
lieu scolaire. Mais Il est aussi sensibilisé par les problèmes de préservation d‘espèces particulièrement menacées et participe selon ses moyens, sous le contrôle d’organismes
habilités, à des programmes d‘élevages conservatoires.
A ce titre l'Union Ornithologique de France s’est investie dans le programme de l’élevage européen du cacatoès des Philippines ainsi que dans l'action nationale de
sauvegarde de l'aigle de Bonelli.
Protéger
ConnaÎtre la législation
La protection de la faune sauvage fait l’objet de textes législatifs de plus en plus précis. La juxtaposition des réglementations nationales, communautaires et internationales
constitue un champ d‘application assez complexe et parfois contradictoire d'un pays à un autre. Cette situation peut être source de problèmes, l’époque ou l'ouverture des
frontières favorise les contacts associatifs internationaux, donc les transactions. L'éleveur se doit donc d‘en connaÎtre l'essentiel afin d’éviter de se trouver en infraction lors de
cessions, d’acquisition, ou d’échanges.
les oiseaux d’élevage
Les canaris, les perruches, les «» multicolores,mais aussi les «» au chant si doux, les «gloster» et leur huppe en casquette, les mandarins : il y en a pour tous les goûts et de
toutes les couleurs.
L'élevage avicole se divise en deux activités distinctes : l'oiseau dit «cage et de volière»ou «’agrément» et |'oiseau dit «parc». Elles répondent à des pratiques très
différentes et n'ont pas les mêmes adeptes. Prés de 1 000 espèces ont été parfaitement adaptées à la reproduction en milieu clos. C’est de l'oiseau «’agrément» dont il
sera ici question.
Comme tout organisme vivant les oiseaux font l’objet d‘un classement scientifique, la taxonomie (Psittacidés, Fringillidés, Estrildidés) mais répondent aussi pour le profane à
des appellations communes : canaris, mandarins, perruches.
En Langage d'éleveur ils sont groupés en fonction de standard selon un classement établi pour les concours : canaris de chant, de couleur, de forme, exotiques, colombes,
faune européenne, etc...
Au fur et à mesure du perfectionnement de la technique la spécialisation des éleveurs s‘est affinée. La domestication s'est développée et la sélection jouant, des variations
sont spontanément apparues : les mutations, exprimant des modifications parfois spectaculaires.
Si l'on se prend au jeu, on devra acquérir la maÎtrise des processus de transmission des caractères héréditaires. De spectateur, on pourra alors devenir un acteur de l'évolution
des variétés qui se manifeste chez nombre d'espèces : quelques 600 nuances de couleurs chez le canari, presque autant chez la perruche ondulée. On participera alors à
l’accroissement du très important potentiel génétique que représente à présent l'oiseau d’élevage.
Participer aux rencontres
Se spécialiser, sélectionner